Étude : le risque de cas de MCJ/vMCJ liés à l'endoscopie est extrêmement faible

Publication le:

8 septembre 2021

Dernière mise à jour le:

13 décembre 2023

• Résumé scientifique

• Dans une étude, des experts ont examiné les directives relatives au traitement des endoscopes flexibles utilisés sur des patients présentant une maladie à prions suspectée ou confirmée ^[1].

• Jusqu'à présent, aucun cas de transmission de prions par un endoscope flexible n'a été décrit.

• Même le traitement partiel automatisé (phase de nettoyage uniquement) des endoscopes réduit considérablement les résidus de protéines.

La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) et la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) sont des maladies mortelles extrêmement rares qui affectent le cerveau. La MCJ et la vMCJ sont causées par des prions, qui sont des protéines spéciales présentes dans le tissu cérébral. En général, les prions sont présents sous une forme non pathogène. Si les protéines se replient de manière inappropriée, elles peuvent provoquer une encéphalopathie spongiforme.

Les types de MCJ qui surviennent chez l'homme sont sporadiques, héréditaires et transmis. Ceux-ci comprennent le type de transmission iatrogène extrêmement rare, dans lequel les prions sont transmis lors de procédures médicales. La vMCJ est une forme zoonotique de la maladie à prions (prions de l'encéphalopathie spongiforme bovine [ESB] provenant des bovins). Le pic épidémiologique de la vMCJ chez l'homme a été atteint en 2000. Pour éviter le risque potentiel de transmission de prions par l'utilisation d'endoscopes flexibles, des directives mondiales ont été définies pour la manipulation et le traitement de ces dispositifs.

Comparaison des directives nationales et internationales

Une étude réalisée en 2020 a examiné systématiquement les différentes lignes directrices nationales ^[1]. Pour les cas suspectés ou confirmés de MCJ et de vMCJ, plusieurs des directives recommandent l'utilisation de procédures spécifiques, de procédures de quarantaine et de procédures de traitement supplémentaires pour les endoscopes. Cependant, dans l'ensemble, les directives diffèrent dans de nombreux détails, comme le montrent les auteurs à l'aide de plusieurs exemples. En Suisse, en Grande-Bretagne et au Canada, par exemple, la procédure supplémentaire consistant à faire fonctionner le laveur désinfecteur d’endoscopes sur un cycle d'autodésinfection non chargé est recommandée. En Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas, en France, aux États-Unis et en Australie, en revanche, aucune recommandation explicite n'est formulée à ce sujet.

Pas de transmission de prions par les endoscopes flexibles

Une étude menée en 2007 avait initialement jugé possible la transmission de la vMCJ par un endoscope flexible. Cependant, à ce jour, il n'y a pas eu de cas connu de transmission de prions par un endoscope flexible.

L'étude montre également que le nettoyage automatisé des endoscopes entraîne à lui seul une réduction très importante des résidus de protéines. Après la phase de nettoyage, la plus grande quantité détectée de protéines présentes sur les endoscopes était au moins 100 000 fois inférieure à la concentration de prions nécessaire pour déclencher la vMCJ chez les animaux par absorption orale. Après un traitement complet comprenant des étapes de rinçage supplémentaires, la teneur en protéines peut être encore plus faible. Les auteurs concluent donc que le risque de nouveaux cas de vMCJ liés à l'endoscopie est faible et restera également minime à l'avenir.

Procédure après la validation du traitement

Si, après plusieurs utilisations et traitements validés de l'endoscope flexible, il y a eu contact avec des prions, les auteurs affirment qu'il n'est pas nécessaire de mettre l'endoscope en quarantaine, à condition de respecter certains paramètres ^[1]. Les paramètres suivants doivent être respectés en conséquence : traitement immédiat après la fin de l'examen (« prétraitement » ou « pré-nettoyage »), utilisation d'un protocole de prétraitement validé, utilisation d'agents de nettoyage au moins légèrement alcalins et pas d'agents de fixation, et utilisation d’écouvillons à usage unique et d’une nouvelle solution de nettoyage à chaque fois et pour chaque endoscope.